Bonjour !

Vous m’avez contactée car vous êtes à la recherche d’une ressource SAP connaissant si possible les modules FI et CO.

Par l’intermédiaire des réseaux socio-professionnels, ou bien parce que mon CV a été autrefois intégré à votre base de données RH, vous avez sélectionné mon profil, probablement en ciblant les mots-clés SAP, FI, CO …

Je vous remercie de l’intérêt que vous manifestez en me contactant aujourd’hui.

J’aimerais donc répondre à votre attente en précisant ces quelques points :

Oui oui, je suis mobile au national et même à l’international, aucun problème.

Toutefois, sachez que depuis l'obtention de mes certifications FI/CO en 2011, aucun interlocuteur en recrutement ne m'a autorisée à faire preuve de mes compétences en me laissant seulement rentrer en contact avec un client final !

Ne bénéficiant pas du réseau de placement d’un organisme de formation quelconque puisque m’étant auto-formée en anglais à partir de matériaux aisément récupérables sur le net, je n’ai pas réussi à faire valoir mon savoir-faire d’autodidacte pourtant reconnu par SAP par le biais des certifications Associate obtenues.

En conséquence, j'ai poursuivi mes missions de développeur en environnements traditionnels et n'ai aucune expérience sur SAP si ce n'est la pratique acquise lors de ma formation.

Je continue à penser que n’avoir jamais travaillé réellement sous SAP (il en serait de même pour tout autre logiciel) ne constitue nullement un handicap à l’approche du produit compte-tenu de mon expérience globale en informatique, et de ma formation MIAGE.

Je vous poserai donc juste cette question : croyez-vous donc vraiment quand vous me contactez que quelqu'un aura pris le risque de me laisser une chance d'acquérir cette expérience, chance que vous-même ne me laisserez pas aujourd’hui mais que vous n’auriez aucun scrupule à exploiter par ailleurs ? J'ai reçu des dizaines de mails tels que le vôtre aujourd'hui depuis 2011 ...

N'êtes-vous pas vous-même, en tant que recruteur, à l'origine de l'entretien de ce cercle vicieux ? et par là-même d’une pénurie récurrente d’intervenants sur SAP ? 

Un véritable recruteur ne devrait-il pas être apte à saisir le potentiel de l’individu, sa capacité d’adaptation et d’évolution ? Ou bien ne travaille-t-il plus qu’au mot-clé et au 0 prise de risque ?

A ces arguments, un recruteur prévenant me répond gentiment :

'Je comprends votre situation mais malheureusement, lorsqu’un client passe par notre intermédiaire et paye le service que nous offrons, ce qu’il  cherche c’est avant tout de l’expérience. Ce qui, en effet, ne nous permet pas de continuer avec votre candidature. Si vous rechercher réellement à entrer dans le monde SAP en tant que freelance je vous suggère de faire vos armes chez un intégrateur (pendant 4-5 ans). Malheureusement pour vous c’est ainsi que fonctionne le marché, et comme dans beaucoup d’industrie le client est roi.

 Bonne chance pour la suite.'

Je lui réponds qu'effectivement, je conçois qu'il vende des services mettant en avant l'expérience de l'intervenant pour rentabiliser son deal commercial.

Si tant est qu'il en ait un sous la main, d'intervenant expérimenté ! Ce qui ne semble pas être le cas puisqu'il me contacte ….Mais deal commercial qu'il pourrait cependant réaliser avec un débutant, et une politique d'investissement à plus ou moins long terme en le proposant donc à un 'prix de vente' moins élevé. 

Quant à chercher à travailler en freelance, je lui précise que peu m'importe le contrat proposé, mais qu'à la cinquantaine, c'est celui qui passe le mieux, le risque de l'emploi étant totalement reporté sur l'individu et non les différents intermédiaires (comme lui qui, de par les pourcentages commerciaux de placement, vivent sur le dos de l'exécutant final, dont ils seraient bien incapables d'effectuer la tâche) …

Quant à travailler chez un intégrateur, je lui précise qu'être embauché pendant 4-5 ans en tant que débutant sur un produit à plus de 50 ans relève de l'utopie : le problème est exactement le même avec l'intégrateur qu'avec tout client final SAP.

Je lui dis aussi que, tout comme Louis XIV, chacun peut dire non pas 'L'Etat c'est moi', mais 'le Marché, c'est moi', et qu'en ce sens, chacun a son rôle à jouer dans le mode de fonctionnement du dit marché et sur l'éducation d'un client afin que celui-ci ne se prenne pas pour le roi. Le client est roi parce que lui, le vendeur de services, le fait roi, ou plutôt sacralise le profit qu'il fera avec ce client : en réalité, seul le profit règne ! Il ne tiendrait qu'à l'intermédiaire vendeur de services de soumettre son client à d'autres critères par le biais du jeu commercial et des inévitables rapports de force inhérents à cette configuration pour que tout le monde puisse tirer son épingle du jeu ....

La situation de l'emploi en France, dans bien des secteurs, est totalement immobilisée par une absence réelle de remise en cause de ces méthodes de recrutement automatisées, ineptes, incohérentes, inhumaines et passablement anti-professionnelles ; et par l'absence de remise en cause de tous les acteurs du monde professionnel.

Bref......

Les recruteurs anglo-saxons, les brokers SAP basés à Londres auxquels j’ai eu affaire m’ont tous conseillé de rejoindre le marché anglo-saxon où on me laisserait probablement faire mes preuves, compte-tenu de l’ouverture d’esprit de la culture anglo-saxonne. Quand tous les profils auront fui là-bas, qu’adviendra-t-il du ‘marché français’ ?

 A vous de voir …

Que chacun prenne ses responsabilités et à bon entendeur !

Je reste bien sûr totalement disponible pour tout échange avec l'interlocuteur qui entendrait ce discours …. Je sais que je ne prends aucun risque d’être dérangée et retourne vaquer à mes occupations sur gros système IBM ...

Bien cordialement,

Anna-Lise